20 mai 2014

Nouveau fourreau & baudrier

Nouveau fourreau : étape I 

Partie interne du fourreau, en contact avec la lame : cuir tanné végétal + peau de renard.

Les restes de fourreaux analysés à Doubs présentent en effet une structure en trois couches : cuir / bois / cuir.

Cette enveloppe sera donc ensuite encollée et enserrée entre de fines plaquettes de peuplier constituant le fourreau, le tout enfin habillé d'un cuir extérieur décoré (des traces de chevrons ont été observées sur le fourreau de la tombe S.425 mais n'ont pas pu être conservées).



 

 

Nouveau fourreau étape II : 

 

La partie interne en cuir + le bloc de peuplier servant à réaliser les plaquettes du fourreau.


Le fourreau terminé : 
 






Nouveau baudrier : 


Les lanières ce cette nouvelle version du baudrier d'épée sont réalisées en cuir de chèvre replié et cousu, en s'inspirant de la méthode de fabrication des ceinturons mérovingiens. 

Les pièces métalliques sont reproduites à la main et décorées de petits triangles poinçonnés, comme sur les pièces de fouille.


 

Mode d'accroche du baudrier au fourreau : 

Une solution avec une seule pyramide a été testée. Cette pyramide est réalisée en os, comme le modèle retrouvé à St-Vit. À Doubs une seule pyramide a été retrouvée, en métal damasquiné, mais pas dans la sépulture S.425. Cela n'exclut pas, toutefois, l'existence de pyramides en matériaux périssables (bois ou os).

Le choix a été fait de n'utiliser qu'une seule pyramide car que ce soit celle en métal retrouvée à Doubs, ou celle en os retrouvée à St-Vit, ces éléments semblaient avoir été utilisés seuls.

Il existe une pièce de fouille à deux pyramides mais en territoire allaman. Existait-il à ce sujet là une différence entre Francs et Allamans ? Mystère.




Le galon en soie a été posé en réalité pour camoufler l'ancienne position du pontet, trop bas, qui a été rehaussé. 

24 janv. 2014

Patronyme de Monsieur S.425

Cette dernière idée n'apporte pas grand-chose au costume, mais depuis longtemps je me posais la question de savoir quel genre de noms pouvaient être portés aux VIeme-VIIeme siècles par un mérovingien.

On se fait à priori, à notre époque, souvent de fausses idées concernant l'héritage germanique des mérovingiens. La réalité de l'époque semble être que la culture romaine a eu une énorme influence en Europe et notamment en Gaule, et beaucoup de noms d'origine germanique se sont retrouvés "romanisés", affublés d'une terminaison en -us.

L'ouvrage "Les Burgondes" de Katalin Escher (éditions Errance) nous apprend tout d'abord que les noms germaniques sont souvent composés de plusieurs éléments "motivés" (: ayant une signification), comme :

Gond- , Gund- , Godo- : "guerre"
God- , Gud- : "bon", ou "dieu"
Bald- et -bald : "hardi"
Vili- : "volonté"
Viti- : "savoir"
Aume- , Aune- , Auni- : "bien, bonheur, chance"
Aude- , Audi- : "biens, richesse"
Hilde- , -hilde : "combat"
Hilpe- : "secours"
Gisla- , Gisl- , -gisl , -gisc , -gisclus , -gisel : "noble enfant", "noble", "otage", "garant", "protégé"
-berga : "protecteur"
-mund : "protecteur"
-velda , -old , -ald , -vald : de "waldan", "régner"
-har : "guerrier", "armée"
Leuba- , -leubus , -leuba : "cher, aimé"
-mer, -mar : "célèbre"
Vulf : "loup"
Frede- , -fried : "paix"
-rik : "puissant"
Sigi- , Sige- , Sege- : "victoire"
Sigis- : "victorieux"
Theod- : "peuple"


Dans le cas du territoire burgonde, des anthroponymes incluant explicitement le nom du peuple burgonde apparaissent peut-être vers le Veme siècle mais sont plutôt utilisés à la fin du VIeme et au VIIeme siècle : Burgondio, Burgondofara. 

Quelques noms germaniques du Veme siècle dans les textes : (famille royale et comtes, suivis des variantes graphiques ; Toujours d'après l'ouvrage de Katalin Escher)

Gibica
Godomar (Gondomar, Gundomar)
Gislaharius (Gislahar, Giselher)
Gundaharius (Gundahar, Gundichar, Guntiarios)
Gondioc (Gundioc, Gundiuc)
Hilperic (Chilperic)
Gundobad (Gundebad, Gundefad, Gonduband, Goundoubal)
Godegisel (Godigisil)
Sigismond (Sigismundus, Sigymundus)
Caratene (?)
Chrona
Sedeleuba (Saedeleuba, Sideleuba)
Gislahad (Gisclahad)
Hymnemondus
Abcaris (Abgaris, Abacaris, Abhaaris, Abacaris)
Amgatheus (Agatheus, Angatheus, Angatteus, Angathaeus, Angate)
Andarus (Aldahar, Andahar, Andearius, Andalarius)
Audericus (Audiric)
Aumemundus (Audemund, Aunemund, Audimund)
Aveliemeris (Willemir, Willimir, Villimer, Willimer, Wiliemer)
Avenaharius (Winehar, Vinahar, Vanaharius, Venicarius, Veniarius, Wenaharicus)
Come (Gonie, Gome, Goma, Gomaca)
Coniaricus (Comericius, Comaric, Cogniaria)
Conigasdus (Conglislus, Conegisclus, Cunigisclus, Conigisclus)
Effonis (Offinus, Offones, Ofonninis, Uffunis)
Fastile (Faliste)
Fredemundus
Gundefulsus (Gundeulf, Gondiulf, Guldehulf)
Gundemundus (Godimond, Godemund, Gudemund)
Hildegernus (Heldegernus, Heldigernus, Eldigernus, Hildigernus)
Hildeulfus (Eldeulf, Heldeulf, Hildulf, Heldulf)
Siggonis (Sicconus, Sigconus, Sigonus, Sigone)
Sigisvuldus (Suldus, Sigisuldi, Sigesvulf)
Silvanus
Sunia (Sonia)
Unnanus (Unan, Annani, Agnan, Hunan, Humanus)
Usgildus (Hosgeld, Hosheld, Osgild, Hotgild, Husgild)
Viliemeris (Aiulemer, Willemer, Wallimer)
Vulfia (Wifileus, Wifile, Vulfele, Volfille, Volfilde, Vulfile)
Wadahamer (Walerimus, Walarimus, Valaresme, Walaharis)
Walestus (Waliscus, Walescus, Valiscus, Walesse)
Widemeris (Videmer, Vindimer, Widimer)

Et quelques noms germaniques du VIeme siècle en épigraphie :

Adica ; Arigunde ; Aunigisclus ; Ingildus ; Leudomarus ; Teodemodos ; Theoptecunde ; Agneric(us).



En gras apparaissent ceux qui me semblent intéressants : Hildeulfus (Hildulf) ou Sigisvuldus (Sigesvulf).

Il ne s'agit que de goûts personnels et j'ignore complètement la possibilité pour un guerrier ou un aristocrate mérovingien vivant à Doubs au VIeme-VIIeme siècle d'avoir pu porter un nom pareil...