14 mai 2013

Les chaussures


En l'absence de restes retrouvés dans la nécropole de la Grande Oye, j'ai dû chercher un patron de chaussures existant au VIIeme siècle et qui ne soit pas un modèle de chaussures ajourées (carbatinae).
En effet, à l'époque mérovingienne on retrouve dans certaines tombes de très haut statut de petites boucles de chaussures (notamment à Doubs dans la sépulture 346A). Imaginant que ce type de bouclerie est difficilement compatible avec des chaussures ajourées, probablement portées par des classes sociales moins importantes que celles de la noblesse / des notables de l'époque, j'ai cherché un patron de chaussures fermées.

En voici un (originaire cependant des Pays-Bas) :

(Image tirée de Stepping through times de Olaf Goubitz - p.94 fig.8)


Et sa réalisation :



Ainsi que la page 70 du livre Les derniers barbares - Au coeur du massif du Jura la nécropole mérovingienne de la Grande Oye à Doubs (Sophie Manfredi ; Françoise Passard ; Jean-Pierre Urlacher - Éditions Cêtre - 1992) présentant des fermoirs de chaussures accompagnés d'une proposition de restitution :


On reconnait sur cette image le même type de lacet fermant la chaussure que sur le patron présenté par Goubitz. Cependant la tombe 346A est une tombe féminine, et il s'agit donc peut-être ici de boucles de jarretières.

Voir la reconstitution des jarretières de la reine Arégonde :

(Histoire & Images Médiévales - 2009 ; Image du blog : http://www.alfalfapress.com/suvia/?paged=4)

12 mai 2013

La ceinture

La vitrine de la tombe S.449 à Pontarlier :








Une reproduction en bronze de la bouclerie posée sur une première version de la ceinture :





Par la suite l' observation des restes de cuir minéralisés présents sur certaines boucles de ceinture à Doubs ont permit de constater que ces ceintures étaient en réalité constituées "... de lanières de cuir jointives, de section ovalaire ou circulaire, maintenues par une basane, repliée et cousue, assurant la cohésion de l'ensemble."

" La nécropole mérovingienne de la Grande Oye à Doubs - VIeme VIIeme siècle après J.C. - Jean-Pierre Urlacher ; Françoise Passard ; Sophie Manfredi-Gizard - Mémoires de l'association française d'archéologie mérovingienne Tome X - 1998 "- page 140.

Une prochaine ceinture sera donc réalisée conformément à ces informations en réutilisant la bouclerie reproduite d'après la tombe s.449.

Par ailleurs une source archéologique permet de se faire une idée très précise de à quoi pouvaient ressembler ces ceintures :

Fragments de ceinture ("Die Guettelgarnitur von Saint-Quentin", A.France-Lannord, Germania 39, 1961).


Reconstitution de la ceinture ("Die Guettelgarnitur von Saint-Quentin", A.France-Lannord, Germania 39, 1961).

 

 

La ceinture en situation :






L'aumonière


J'ai commencé ce projet en me basant sur le mobilier de la tombe S.449, visible au musée municipal de Pontarlier.


Vitrine de la tombe S.449 :



Les deux pièces métalliques visibles à gauche de la vitrine sont un ferret et un pendant d'aumonière.

Le ferret est très abimé mais d'autres pièces similaires en bon état de conservation permettent d'imaginer sa forme globale :

Fermoir d'aumonière - VIeme siècle

Appliques d'aumonière - VIeme siècle

Pour la forme du rabat de l'aumonière on peut s'inspirer de celui de Sutton Hoo (VIIeme siècle), ainsi que de la pièce en bois retrouvée dans la nécropole mérovingienne de Saint-Denis (93.


En acquérant et en consultant le rapport de fouilles de la nécropole de Doubs, j'ai réalisé qu'il avait été retrouvé un vestige de petite boucle sur le ferret d'aumonière (tombe S.449 numéro 13) :



La lanière de fermeture doit donc changer, et une nouvelle réalisation est en projet.

Par ailleurs, il s'avère que de très nombreux exemplaires de ces accessoires métalliques d'aumonière sont retrouvés à l'envers du sens de lecture qui nous parait logique, c'est-à-dire qu'ils ont été retrouvés la boucle tournée vers le haut de la tombe. À tel point qu'il existe une hypothèse pour que ce fermoir soit placé boucle vers le haut sur l'aumonière. La prochaine réalisation sera faite dans ce sens.

Proposition de restitution : 

La pièce de bois du rabat







Le fermoir













Les deux lanières d'attache sont démontables sans avoir à retirer la ceinture. Cela s'appuie sur la trouvaille dans différentes nécropoles (mais pas à Doubs) de plusieurs suspenseurs situés sur la ceinture et permettant l'accroche de divers accessoires.
Voir par exemple la tombe n°120 de la nécropole de Saint-Vit : http://www.archeo-site.com/coutumes/hommes/index.html (Dernière image en bas)

On peut constater sur l'image de restitution que l'ouverture par laquelle passent les liens se trouve sur la ceinture. Les ouvertures sont donc découpées dans le cuir et le suspenseur intervient pour rigidifier et consolider la ceinture autour. Il est donc possible que le même système existe sans la présence de pièces métalliques. C'est l'option que je choisirai au moment de monter les accessoires sur la ceinture.

 

 

L'aumonière en situation : 

 


Présentation

Ce blog présente mon projet de reconstituer l'image d'un guerrier mérovingien de la fin du VIeme siècle & du début du VIIeme, à partir des artefacts découverts dans la nécropole mérovingienne de la Grande Oye, à Doubs (25).

Je présenterai ici les différentes étapes de mes recherches, en recoupant les informations propres au site et celles que je réussirai à glaner concernant la culture mérovingienne du début du VIIeme siècle.